Mondial de l'Auto 2024 : L’offensive des constructeurs chinois sur un marché en pleine expansion
Le Mondial de l’Auto 2024 a été marqué par la présence record des constructeurs chinois de véhicules électriques. Mais l’Europe est-elle vraiment un terrain conquis pour autant ?
Si la part de marché des voitures électriques ne cesse d’augmenter, on a pu observer un ralentissement des immatriculations en août 2024. Décryptage de ce marché en pleine mutation pour comprendre les atouts dont disposent les constructeurs chinois face à leurs concurrents européens.
Le marché européen des voitures électriques : comment se porte-t-il ?
Le marché européen représente une opportunité stratégique considérable pour les constructeurs chinois de voitures électriques.
En 2023, les véhicules hybrides rechargeables et 100 % électriques ont constitué 37 % du marché chinois, tandis que ce chiffre n’atteignait que 22 % dans l’Union européenne. Cela souligne un potentiel de croissance significatif pour les marques chinoises qui souhaitent augmenter leur part de marché dans une région où la transition vers l’électrique est de plus en plus favorisée par les politiques gouvernementales.
Malgré cela, les ventes de voitures électriques ont subi récemment un ralentissement notable cette année 2024, avec une augmentation modeste de 1,4 % des immatriculations de véhicules neufs, totalisant environ 7,2 millions d’unités.
Si des pays comme l’Espagne et l’Italie ont enregistré des performances positives, des marchés majeurs tels que la France et l’Allemagne ont stagné ou diminué, affichant des baisses respectives de -0,5 % et -0,3 %.
À consulter : Ralentissement ou nouveau départ ? Les ventes de voitures électriques
Plusieurs facteurs expliquent ce recul :
- la réduction des aides publiques,
- l’augmentation des coûts des matières premières,
- et les perturbations des chaînes d’approvisionnement,
Malgré cela, la demande reste forte, avec une augmentation de 68 % des ventes de voitures électriques d’occasion au premier semestre 2024 et 25 % des nouvelles immatriculations de particuliers en France étant électriques.
Les avantages concurrentiels des constructeurs chinois de véhicules électriques
Pour rappel, la stratégie européenne visant à encourager les consommateurs à adopter des modèles électriques et à développer les infrastructures de recharge a donc permis à la Chine de figurer parmi les 5 premiers pays mondiaux en termes d’adoption.
Ainsi, les constructeurs chinois ciblent désormais l’Europe comme un marché d’exportation stratégique. La raison principale, soulignée par le cabinet spécialisé Jato Dynamics dans son dernier rapport, est l’avantage économique indéniable.
Les véhicules électriques fabriqués en Chine sont généralement ⅕ moins chers que les modèles assemblés dans l’UE.
De surcroît, ce cabinet souligne également qu’une voiture électrique est 33% moins chère qu’une voiture thermique, soit tout le contraire de la France. Pour étayer ces propos, le prix moyen des véhicules électriques en Chine est de 48 600 €, contre 67 721 € en Europe. Cet écart significatif justifie en grande partie les défis liés à la transition vers l’électrique en Occident.
Mais ce n’est pas tout : les constructeurs chinois investissent massivement dans la recherche et le développement, ce qui leur permet de proposer des technologies de pointe, notamment dans les domaines :
- des batteries,
- et de l’intelligence artificielle.
Par exemple, BYD a développé des batteries lithium-fer-phosphate (LFP) qui offrent une meilleure autonomie et une sécurité accrue. De plus, les véhicules électriques chinois sont souvent équipés de systèmes de conduite autonome et de fonctionnalités connectées plus avancées que leurs concurrents européens.
Dernier élément et pas des moindres : les constructeurs chinois bénéficient d’un soutien substantiel de la part du gouvernement, qui encourage l’exportation de véhicules électriques par le biais de subventions et de partenariats. Cela leur confère un avantage supplémentaire dans un marché où les régulations environnementales deviennent de plus en plus strictes en Europe.
De ce fait, face à cette déferlante chinoise, l’avenir du marché européen de l’automobile reste incertain. Les constructeurs européens devront innover et s’adapter rapidement pour répondre aux attentes des consommateurs et rivaliser avec la puissance industrielle chinoise.
Quels défis ont les constructeurs chinois pour la conquête de l’Europe ?
La Chine renforce son influence sur le marché européen, profitant de son statut de 1er exportateur mondial de véhicules. Pour contextualiser ses propos, en 2019, les véhicules électriques chinois représentaient seulement 0,5 % des ventes totales. En 2023, cette part a considérablement augmenté pour atteindre 8,2 %.
Ce leadership est accentué par le fait que la moitié des voitures électriques mondiales circulent en Chine. Par ailleurs, les principaux fournisseurs de batteries pour véhicules électriques sont chinois, avec une part de marché combinée de 50 %, dominée par CATL et BYD.
Résultat : l’Union européenne, en quête de réduction de son empreinte carbone et de stimulation de la production locale de véhicules électriques, a pris la décision d’imposer des droits de douane supplémentaires ainsi que la suppression du bonus écologique sur les voitures électriques provenant ou assemblées de Chine pour lutter contre la concurrence chinoise et le dumping.
Ainsi, ces mesures rendent l’accès aux véhicules électriques chinois plus coûteux pour les consommateurs européens. De nombreux modèles populaires, comme la Dacia Spring ou le Volvo EX30, voient leurs prix augmenter, ralentissant ainsi l’adoption des véhicules électriques en Europe.
À consulter pour plus d’informations : Taxe sur les voitures électriques chinoises : l’impact sur l’Europe
Cette situation a généré des craintes parmi les constructeurs européens qui dépendent massivement du marché chinois pour leurs ventes. L’Allemagne, la France et d’autres grandes économies européennes pourraient ainsi subir les conséquences de potentielles représailles commerciales de la part de la Chine. Et c’est ce qu’il s’est produit : depuis 2012, Volkswagen enregistre ses ventes les plus basses en Chine alors que les concurrents chinois voient leur position se renforcer.
Néanmoins, les constructeurs chinois n’ont pas dit leur dernier mot. Ces derniers mettent en œuvre diverses tactiques pour s’implanter sur le marché européen. Ils tirent parti de leurs sites de production en Europe afin de contourner les réglementations restrictives instaurées par l’Union européenne.
Les marques chinoises en force au salon de l'automobile 2024 : le top 5
En dépit d’un environnement moins propice à leur développement, soit les taxes douanières et le ralentissement du marché des véhicules électriques comme expliqué précédemment, plusieurs marques chinoises s’engagent dans l’expansion européenne de façon imminente.
Les nouvelles marques chinoises de cette année incluent :
- Aito,
- GAC,
- Hongqi,
- Forthing,
- et Skyworth.
À noter : toutes les voitures exposées ne sont pas uniquement électriques : certaines sont équipées de motorisations hybrides ou d’options électriques avec prolongateur d’autonomie, étant un moyen de contourner les contraintes européennes sur les véhicules électriques.
Ainsi, quelles conclusions peut-on tirer des 5 marques chinoises exposées au Mondial de l’Auto qui ont le plus marqué les esprits ?
À lire : Mondial de l’Auto 2024 : les nouvelles voitures électriques à venir
BYD : le leader chinois de l’électrique
Le Mondial de l’Auto 2024 a été marqué par l’offensive des constructeurs chinois. Parmi eux, BYD s’est imposé comme un acteur incontournable.
Fondée en 1995, BYD (Build Your Dreams) a profité du salon pour présenter son Sealion 7 (“otarie” en français), un SUV familial électrique s’inscrivant dans la gamme des véhicules BYD à thème maritime. Ce dernier, rival direct du Tesla Model Y, affiche des caractéristiques techniques ambitieuses :
- une recharge rapide,
- grâce à sa technologie “dual-gun”
- une technologie de pointe,
- grâce à sa technologie Cell-to-Body (CTB)
- et une autonomie conséquente.
- 610 km (cycle CLTC), soit 550 km (cycle WLTP)
Pour plus d’informations à ce sujet : BYD Sealion 7 : La nouvelle rivale électrique chinoise qui défie la Tesla Model Y
Mais ce n’est pas tout : BYD introduira également, pour la première fois en France, sa gamme premium Yangwang avec son impressionnant SUV électrique U8, qui développe :
- un 0 à 100 km/h en 3,6 secondes,
- une vitesse maximale de 200 km/h,
- et une puissance d’environ 1 200 ch.
De plus, ce SUV dispose de 4 moteurs, un pour chaque roue, alimentés par une batterie et un moteur à combustion servant de prolongateur d’autonomie.
💡Le saviez-vous ? Ce SUV est décrit comme “l’un des plus sûrs au monde”, pouvant même flotter sur l’eau pendant 30 minutes.
Les ambitions de BYD sont claires : devenir leader européen des véhicules électriques d’ici 2030, en misant notamment sur des prix attractifs.
Leapmotor : l'avenir de l'électrique abordable et performant
Au sein des halls du Mondial de l’auto, la présence des constructeurs chinois surprend parfois. C’est en effet au cœur des stands de Stellantis (Citroën, Peugeot, Fiat, DS…) que Leapmotor est installé.
À propos de Stellantis, cet article pourrait vous intéresser : Fin de mandat de Carlos Tavares chez Stellantis : Quel héritage laissé pour l’électrique ?
Stellantis a formé une coentreprise avec cette marque (51 % – 49 %) depuis 2023 ciblant les marchés hors Chine, en plus d’acquérir 20 % de son capital. À ce jour, 2 modèles sont déjà disponibles dans le réseau de Stellantis, avec environ 100 points de vente prévus d’ici la fin de l’année.
La première étant la citadine électrique Leapmotor T03, offrant une autonomie de 265 km et se positionnant comme une concurrente directe de la Dacia Spring et de la Citroën ë-C3, pour un prix inférieur à 20 000 €.
À lire : Nouvelle Citroën ë-C3 : la citadine électrique à prix accessible disponible en leasing social !
Le second étant le SUV électrique familial haut de gamme Leapmotor C10, disposant des caractéristiques suivantes :
- 218 ch,
- autonomie de 420 km,
- 30-80 % en 30 minutes,
- et un prix compétitif de 36 400 €.
XPeng : les SUV électriques qui allient puissance et intelligence
Nous avons XPeng qui s’est présenté au Mondial de l’Auto avec 2 SUV électriques. En effet, ce constructeur chinois ambitionne une présence dans 35 villes d’ici la fin d’année.
Dans un premier temps, le modèle G6 vise à se faire connaître du grand public afin de remplir son carnet de commandes, ouvert en France depuis juin 2024.
- prix : à partir de 42 990 €,
- batteries : 435 à 570 km d’autonomie,
- 3 versions disponibles : entre 258 et 476 ch.
À lire pour plus d’informations : Le constructeur chinois de véhicule électrique Xpeng à la conquête du marché français
Également importé en France depuis l’été 2024, le SUV G9 impressionne avec :
- 11,6 kWh / 100 km,
- architecture de 800 V,
- batteries : 60 et 76 kWh,
- 10 – 80 % : 20 minutes environ.
La marque dévoile dans la foulée sa grande berline électrique, la Xpeng P7+, dont l’arrivée en Europe, prévue pour 2025, est encore en discussion.
Maxus : le confort et la performance électrique pour tous
De l’autre côté, Maxus, appartenant au groupe SAIC (à l’instar de MG n’ayant quant à lui pas de stand), met en avant son eDeliver5, un utilitaire électrique au design moderne illustrant l’expansion des constructeurs chinois dans le segment des véhicules utilitaires électriques.
Spécialement conçu pour les livraisons urbaines, voici quelques caractéristiques :
- prix débutent à 38 990 € HT,
- autonomie de 335 km (cycle WLTP),
- capacité de charge utile de 1 125 kg,
- et un volume de chargement allant de 6,60 m³ à 8,9 m³.
À savoir : En Chine, SAIC rencontre davantage de difficultés qu’en Europe, avec une part de marché passée de 4 % en 2023 à 3 % cette année.
GAC : le futur de l’automobile électrique arrive en Europe
En parallèle, nous avons l’apparition de GAC, étant l’un des plus gros constructeurs du marché chinois en volume (le 7e en 2023), bien que la marque voit ses ventes chuter progressivement sur son marché local.
Ainsi, ce constructeur prévoit de s’établir en France dans les mois à venir. Il participe au Mondial de Paris 2024 avec 6 modèles, incluant le nouvel Aion V.
Ce SUV électrique, rival du Tesla Model Y, est présenté comme le 1er modèle de la marque conçu spécifiquement pour le marché européen.
Voici quelques caractéristiques techniques :
- 0 à 100 km/h : 7,9 secondes,
- autonomie : entre 520 et 750 km,
- 3 batteries différentes : 62 kWh, 75 kWh et 90 kWh,
- 2 niveaux de puissance : 150 kW (203 ch) et 165 kW (224 ch).
Conclusion
Le Mondial de l’Auto 2024 a clairement démontré que la voiture électrique est devenue l’avenir de la mobilité. Les constructeurs chinois, avec leurs modèles innovants, leurs prix compétitifs et leur soutien gouvernemental, ont pris une place de choix sur ce marché en pleine croissance.
En effet, avec des marques comme BYD, Leapmotor, et XPeng qui s’imposent grâce à des innovations technologiques, des designs attrayants, et des prix compétitifs, il est indéniable que la compétition s’intensifie.
Alors que les ventes de voitures électriques en Europe stagnent face à divers défis, la détermination des marques chinoises à conquérir ce marché offre des perspectives fascinantes pour les consommateurs à la recherche d’alternatives durables et abordables.
Cependant, dans un environnement où les choix sont de plus en plus variés, il est crucial de rester informé et de bien s’entourer pour faire les meilleurs choix. C’est là qu’intervient Beev, la solution idéale pour vous accompagner dans votre transition vers l’électrique. Avec des conseils d’experts, des services adaptés et un soutien tout au long de votre parcours, Beev se positionne comme un allié indispensable pour naviguer dans cette nouvelle ère de la mobilité.
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