Qu'est-ce que le malus écologique ?
Le malus écologique, également appelé « taxe CO₂ », mise en place suite au Grenelle de l’environnement de 2007, est une mesure fiscale mise en place par le gouvernement français pour inciter les automobilistes à adopter des véhicules moins polluants.
En effet, ce dispositif vise à :
- inciter les consommateurs à choisir des véhicules à faibles émissions de CO₂,
- encourager les constructeurs automobiles à développer des technologies plus vertes et à innover dans le domaine des véhicules propres,
- et accélérer la transition écologique du parc automobile français en retirant progressivement les véhicules les plus polluants de la circulation.
Plus précisément, cette taxe, appliquée lors de la première immatriculation d’un véhicule neuf ou jamais immatriculé en France, vient s’ajouter au coût du certificat d’immatriculation (carte grise) et est calculée en fonction du taux d’émissions de dioxyde de carbone (CO₂) généré par la voiture. En somme, plus un véhicule est polluant, plus le montant du malus est élevé.
Au fil des années, le dispositif s’est considérablement durci, avec un abaissement continu du seuil de déclenchement et une augmentation du montant maximal du malus. Voici les principales étapes de son évolution :
- 2008 : Mise en place du système bonus-malus. Le malus s’appliquait aux véhicules émettant plus de 160 g/km de CO₂.
- 2010-2016 : Durcissement progressif du dispositif, avec une réduction du bonus et un élargissement du malus.
- 2019 : Renforcement significatif du malus, avec un plafond passant à 20 000 € pour les véhicules émettant plus de 184 g/km de CO₂.
- 2021 : Introduction du malus au poids pour les véhicules de plus de 1800 kg.
- 2024 : Le seuil de déclenchement du malus est abaissé à 118 g/km de CO₂, et le plafond atteint 60 000 €.
À noter que les voitures électriques bénéficient d’une exonération totale étant donné qu’elles n’émettent pas de CO₂ lorsqu’elles sont en circulation, faisant d’elles une solution particulièrement attractive pour les automobilistes soucieux de réduire leur impact environnemental tout en maîtrisant leurs coûts.
Ainsi, pour simplifier votre transition vers un véhicule électrique et profiter pleinement de ces avantages, Beev est la solution idéale pour un professionnel cherchant à électrifier votre flotte d’entreprise : un accompagnement clé en main pour choisir, financer et recharger votre véhicule propre en toute sérénité !
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Les changements majeurs du malus écologique pour 2025
Pour rappel, le seuil de déclenchement du malus écologique correspond au niveau d’émissions de CO₂ à partir duquel un véhicule neuf est soumis à la taxe. Il est exprimé en grammes de CO₂ par kilomètre parcouru (g/km). Plus ce seuil est bas, plus un grand nombre de modèles sont concernés par la taxe, y compris des voitures qui n’étaient auparavant pas affectées.
En effet, ce nouvel abaissement signifie que davantage de véhicules seront désormais soumis au malus, y compris des modèles considérés jusqu’alors comme peu polluants. Les SUV et certaines voitures familiales, auparavant épargnés, se retrouvent maintenant dans la ligne de mire de cette taxe.
En 2025, le seuil de déclenchement du malus écologique passe donc à 113 g/km de CO₂, contre 118 g/km en 2024. Cette baisse de 5 g/km peut sembler minime, mais elle aura des répercussions importantes sur le marché automobile.
De plus, il est important de noter que l’un des changements les plus notables concerne le plafond maximal de ce malus. En 2025, ce plafond passera de 60 000 € à 70 000 € pour les émissions dépassant 193 g/km, soit une augmentation de 16,7%. En d’autres termes, si le malus CO₂ atteint déjà ce plafond, le malus au poids ne s’applique pas.
Cette évolution du plafond s’inscrit dans une tendance à plus long terme, puisqu’il était initialement prévu d’atteindre 90 000 € en 2027.
Pour plus de clarté, voici un tableau récapitulatif lié au barème du nouveau malus écologique 2025 :
CO₂ (g/km) | Montants 2024 (€) | Montants 2025 (€) |
---|---|---|
113 | 0 | 50 |
114 | 0 | 75 |
115 | 0 | 100 |
116 | 0 | 125 |
117 | 0 | 150 |
118 | 50 | 170 |
119 | 75 | 190 |
120 | 100 | 210 |
121 | 125 | 230 |
122 | 150 | 240 |
123 | 170 | 260 |
124 | 190 | 280 |
125 | 210 | 310 |
126 | 230 | 330 |
127 | 240 | 360 |
128 | 260 | 400 |
129 | 280 | 450 |
130 | 310 | 540 |
131 | 330 | 650 |
132 | 360 | 740 |
133 | 400 | 818 |
134 | 450 | 898 |
135 | 540 | 983 |
136 | 650 | 1 074 |
137 | 740 | 1 172 |
138 | 818 | 1 276 |
139 | 898 | 1 386 |
140 | 983 | 1 504 |
141 | 1 074 | 1 629 |
142 | 1 172 | 1 761 |
143 | 1 276 | 1 901 |
144 | 1 386 | 2 049 |
145 | 1 504 | 2 205 |
146 | 1 629 | 2 370 |
147 | 1 761 | 2 544 |
148 | 1 901 | 2 726 |
149 | 2 049 | 2 918 |
150 | 2 049 | 3 119 |
151 | 2 370 | 3 331 |
152 | 2 544 | 3 552 |
153 | 2 726 | 3 784 |
154 | 2 918 | 4 026 |
155 | 3 119 | 4 279 |
156 | 3 331 | 4 543 |
157 | 3 552 | 4 818 |
158 | 3 784 | 5 105 |
159 | 4 026 | 5 404 |
160 | 4 279 | 5 715 |
161 | 4 543 | 6 126 |
162 | 4 818 | 6 637 |
163 | 5 105 | 7 248 |
164 | 5 404 | 7 959 |
165 | 5 715 | 8 770 |
166 | 6 126 | 9 681 |
167 | 6 537 | 10 692 |
168 | 7 248 | 11 803 |
169 | 7 959 | 13 014 |
170 | 8 770 | 14 325 |
171 | 9 681 | 15 736 |
172 | 10 692 | 17 247 |
173 | 11 803 | 18 858 |
174 | 13 014 | 20 569 |
175 | 14 325 | 22 380 |
176 | 15 736 | 24 291 |
177 | 17 247 | 26 302 |
178 | 18 858 | 28 413 |
179 | 20 569 | 30 624 |
180 | 22 380 | 32 935 |
181 | 24 291 | 35 346 |
182 | 26 302 | 37 857 |
183 | 28 413 | 40 468 |
184 | 30 624 | 43 179 |
185 | 32 935 | 45 990 |
186 | 35 346 | 48 901 |
187 | 37 857 | 51 912 |
188 | 40 468 | 55 023 |
189 | 43 179 | 58 134 |
190 | 45 990 | 61 245 |
191 | 48 901 | 64 356 |
192 | 51 912 | 67 467 |
193 | 55 023 | 70 000 |
194 et + | 60 000 | 70 000 |
Par exemple, L’abaissement du seuil touche des véhicules très prisés du public français. Par exemple :
- La Peugeot 208 passera d’un malus nul à 150 €
- La Renault Clio verra son malus augmenter de 50 € à 170 €
- La Dacia Sandero subira une hausse de 125 € à 230 €
De plus, il est important de noter que cette tendance à l’abaissement du seuil devrait se poursuivre dans les années à venir. Selon les projections initiales :
- En 2026, le seuil pourrait descendre à 108 g/km de CO₂, avec un malus d’un maximum de 80 000€ pour 191 g/km de CO₂.
- En 2027, le seul sera de 103 g/km et le tarif maximal pourrait atteindre 90 000 € pour 189 g/km de CO₂.
Pour calculer et estimer le coût de votre certificat d’immatriculation, cliquez sur ce lien : Simulateur – Estimer le coût d’un certificat d’immatriculation (ou carte grise)
Naturellement, les constructeurs du secteur ne semblent pas enjoués de cette nouvelle. Dans une interview accordée à RTL, Carlos Tavares, Président-Directeur Général de Stellantis, a exprimé ses réserves quant à cette augmentation, la qualifiant d’erreur.
Je ne pense pas que ce soit une bonne mesure. Elle n'arrange personne, ni les citoyens ni les entreprises. Je comprends que ça fait des recettes fiscales supplémentaires, mais je pense aussi que l'automobile a déjà fait preuve de beaucoup de générosité en matière de création de recettes fiscales. (…) À force de charger les constructeurs automobiles, ils finiront un jour par mettre un genou à terre.
Carlos Tavares, Président-Directeur Général de Stellantis
Lisez aussi notre article :
À noter également que le projet de loi de finances 2025 envisage d’étendre l’application du malus écologique, tant pour les émissions de CO₂ que pour le poids, aux véhicules d’occasion à partir du 1er janvier 2026. Pour l’année 2025, les véhicules d’occasion demeurent exemptés de ce dispositif, à l’exception des véhicules importés de l’étranger qui seront assujettis au malus écologique.
Ainsi, le dispositif du malus écologique s’appliquera rétroactivement aux véhicules d’occasion immatriculés à partir du 1er janvier 2015, n’ayant pas été précédemment assujettis à cette taxe lors de leur acquisition à l’état neuf.
À noter que le barème appliqué aux véhicules d’occasion sera identique à celui des véhicules neufs. Toutefois, un système d’abattement sera mis en place, prenant en considération l’ancienneté du véhicule. Voici le détail ci-dessous :
Âge du véhicule (en mois) |
Coefficient d’abattement (en %) |
---|---|
De 1 à 3 | 3 |
De 4 à 6 | 6 |
De 7 à 9 | 9 |
De 10 à 12 | 12 |
De 13 à 18 | 16 |
De 19 à 24 | 20 |
De 25 à 36 | 28 |
De 37 à 48 | 33 |
De 49 à 60 | 38 |
De 61 à 72 | 43 |
De 73 à 84 | 48 |
De 85 à 96 | 53 |
De 97 à 108 | 58 |
De 109 à 120 | 64 |
De 121 à 132 | 70 |
De 133 à 144 | 76 |
De 145 à 156 | 82 |
De 157 à 168 | 88 |
De 169 à 180 | 94 |
À partir de 181 | 100 |
Le malus au poids en 2025 : un dispositif renforcé
Jusqu’à présent, les véhicules hybrides rechargeables bénéficiaient d’une exonération du malus au poids, ce qui leur conférait un avantage fiscal significatif. Cependant, à partir de 2025, cette exemption prendra fin. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de durcir progressivement la fiscalité automobile pour atteindre les objectifs environnementaux fixés par l’Union Européenne.
💡Le saviez-vous ? 84% des modèles PHEV vendus en France seront concernés par le malus au poids en 2025.
Bien que les hybrides rechargeables, également appelé PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle), perdent leur exonération, le gouvernement a prévu certains aménagements pour ne pas pénaliser ce type de véhicule :
- Un abattement de 200 kg sera appliqué à la masse du véhicule pour les PHEV ayant une autonomie en mode tout électrique en ville supérieure à 50 km.
- Cet abattement sera limité à 15% de la masse totale du véhicule.
Par exemple, un véhicule hybride rechargeable pesant 1 650 kg bénéficiera d’une réduction de 200 kg, ramenant sa masse prise en compte à 1 450 kg pour le calcul du malus. Pour aller plus loin, le Mercedes GLC pourrait être soumis à un malus de 11 480 €, tandis que le BMW X5 pourrait atteindre 13 880 € de malus.
Ainsi, le montant de la taxe est déterminé selon le barème de l’année de première immatriculation du véhicule. Pour 2025, le barème est le même que celui de l’année dernière :
Fraction de la masse (kg) | Tarif marginal (€) |
---|---|
Jusqu'à 1 599 | 0 |
De 1 600 à 1 799 | 10 |
De 1 800 à 1 899 | 15 |
De 1 900 à 1 999 | 20 |
De 2 000 à 2 099 | 25 |
À partir de 2 100 | 30 |
Prenons l’exemple d’un véhicule neuf immatriculé en janvier 2025, avec une masse en ordre de marche de 2 050 kg :
- De 1 600 à 1 799 kg : 200 kg x 10 € = 2 000 €
- De 1 800 à 1 899 kg : 100 kg x 15 € = 1 500 €
- De 1 900 à 1 999 kg : 100 kg x 20 € = 2 000 €
- De 2 000 à 2 050 kg : 51 kg x 25 € = 1 275 €
Ainsi, le montant total du malus au poids pour ce véhicule serait donc de 6 775 €.
En somme, cette inclusion des PHEV dans le malus écologique n’est qu’une étape dans l’évolution de la fiscalité automobile. À l’horizon 2027, on s’attend à une révision du calcul WLTP des émissions de CO₂ pour les hybrides rechargeables, ce qui pourrait encore augmenter leur taxation.
Conclusion
Le malus écologique 2025 marque un tournant significatif dans la politique environnementale française en matière d’automobile. Avec l’abaissement du seuil de déclenchement à 113 g/km de CO₂, l’augmentation du plafond à 70 000 €, et l’inclusion des véhicules hybrides rechargeables, cette réforme impacte un large éventail de véhicules et de consommateurs.
Face à ces évolutions, la transition vers les véhicules électriques apparaît comme une solution de plus en plus attractive. Non seulement ces véhicules sont exonérés du malus, mais ils offrent également une alternative durable et économique à long terme.
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