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Mise en contexte : qui est Carlos Tavares ?
Carlos Tavares est une figure incontournable de l’industrie automobile mondiale. Né en 1958 au Portugal, il a construit une carrière impressionnante, gravissant les échelons des plus grandes entreprises du secteur.
Après avoir occupé des postes clés chez Renault et Nissan, il est nommé à la tête de PSA (Peugeot, Citroën, DS…) en 2014 en tant que Président du Directoire. Sous sa direction, PSA connaît une transformation majeure, passant d’une situation financière délicate à un groupe florissant.
En 2021, Carlos Tavares prend les rênes de Stellantis, le géant né de la fusion entre PSA et FCA (Fiat, Abarth, Alfa Romeo…). Visionnaire et stratège, il s’est rapidement imposé comme un défenseur de la rentabilité et de l’innovation.
💡Le saviez-vous ? Carlos Tavares est actuellement coprésident du Conseil Consultatif du “Freedom of Mobility Forum”, visant à préserver la liberté de mouvement face aux défis climatiques.
Actuellement, Carlos Tavares occupe les fonctions de Directeur général et Directeur exécutif de Stellantis. Sous son leadership, Stellantis a défini comme objectif d’offrir des solutions de mobilité durables, sûres et accessibles, tout en se transformant rapidement en une entreprise technologique dédiée à la mobilité.
Pour réaliser cette ambition, la société s’appuie sur l’exécution rapide et rigoureuse de son plan stratégique Dare Forward 2030, qui vise à faire de Stellantis le premier constructeur automobile à atteindre la neutralité carbone d’ici 2038.
En somme, cette approche lui a permis de placer Stellantis sur le podium des constructeurs automobiles les plus rentables au monde en 2023, tout en accélérant la transition vers l’électrique.
Néanmoins, ces actions et mises en œuvre par Stellantis en faveur de l’électrique entrent en contradiction avec les dires de Carlos Tavares. En effet, lors d’un débat en ligne, ce dernier a réaffirmé sa position sur la nécessité de dépasser l’idée préconçue selon laquelle le véhicule électrique constituerait une solution universelle à la mobilité, applicable partout dans le monde.
Nous devrions nous éloigner d'une pensée dogmatique où une taille unique convient à tous. Je ne pense pas que cela va fonctionner. Les véhicules électriques actuels peuvent être une solution pour certaines de nos sociétés, mais pas pour toutes.
Ses arguments ? Des préoccupations concernant le poids des batteries et les coûts de production des véhicules électriques, les rendant ainsi difficilement accessibles à tous les marchés.
Un processus de succession déjà en marche : qu’en est-il ?
Comme énoncé en préambule, Stellantis a initié un processus de succession pour son directeur général Carlos Tavares, dont le mandat prendra fin début 2026, un mouvement jugé « normal » pour un groupe de cette envergure, a déclaré le constructeur franco-italo-américain.
A un peu plus d'un an de l'échéance d'un contrat de 5 ans signé en janvier 2021, il est tout à fait normal qu'un conseil d'administration se penche sur le sujet avec la nécessaire anticipation au regard de l'importance du poste, sans que ceci présage de discussions futures.
D’après l’agence Bloomberg, le président de Stellantis, John Elkann, est actuellement en quête d’un successeur pour Carlos Tavares, mais ne prévoit aucun changement imminent à la tête de l’entreprise.
De ce fait, une réunion du conseil d’administration se tiendra début octobre au siège américain du groupe à Auburn Hills, près de Detroit, avec notamment cette question à l’ordre du jour.
En février dernier, Carlos Tavares avait annoncé que lui-même et les dirigeants de Stellantis aborderaient la question de sa succession à la tête du groupe automobile lors de la présentation des résultats du premier semestre 2025, prévue en juillet de l’année prochaine. Il laissait ainsi toutes les options ouvertes.
On ne sait pas aujourd'hui quelle sera la situation. Est-ce que je reprends un autre mandat ou pas ? Le conseil d'administration sera souverain et je suis un des membres du conseil d'administration.
En effet, la désignation du successeur de Tavares exige un équilibre entre :
- l’influence des principaux syndicats,
- les ambitions de la famille Agnelli, actionnaire majoritaire,
- ainsi que les intérêts des gouvernements français et italien.
Ainsi, plusieurs prétendants potentiels sont cités, chacun offrant une vision spécifique pour l’avenir de Stellantis. Nous avons potentiellement :
- Roy Jakobs,
- Maxime Picat,
- Antonio Filosa,
- Michael Manley,
- Olivier François,
- Carlos Zarlenga,
- et Jean-Philippe Imparato.
La difficulté du choix repose sur plusieurs points, notamment :
- de gérer les relations sociales et politiques,
- la nécessité de concilier les orientations stratégiques,
- et de bien appréhender les principaux marchés, notamment aux États-Unis.
La décision, influencée par les évolutions du secteur et des enjeux géopolitiques, devra répondre aux futurs défis liés à la concurrence, à l’innovation technologique et à la consolidation industrielle.
Stellantis et Carlos Tavares : le bilan final de son règne
Lorsque Carlos Tavares a pris les rênes de Stellantis, le paysage automobile mondial était en pleine transformation. Connu pour son pragmatisme et sa vision stratégique, Tavares a su faire de Stellantis l’un des acteurs incontournables de l’électrification.
Pourtant, son bilan laisse place à des débats : a-t-il vraiment su relever le défi du véhicule électrique, ou ses décisions ont-elles ralenti cette transition inévitable ? À l’heure de son départ, un regard rétrospectif s’impose sur les choix et les stratégies qui ont marqué son mandat.
Chute des ventes de Stellantis en Amérique du Nord
D’après l’agence Bloomberg, John Elkann exprime une insatisfaction croissante face à la situation commerciale en Amérique du Nord, où les ventes enregistrent une baisse significative. Carlos Tavares avait lui-même reconnu fin juillet que le groupe traversait une “période de transition très chahutée”, tout en prévoyant une amélioration dès le second semestre.
En effet, Stellantis a dévoilé en juillet des résultats semestriels en net recul, affectés principalement par une diminution de 18 % des ventes en Amérique du Nord, région clé de la rentabilité du groupe.
Ainsi, en initiant dès maintenant le processus de succession, la possibilité d’une prolongation du mandat de Carlos Tavares au-delà de la date prévue perd en crédibilité.
Cette chute est attribuée à des “pénuries temporaires de production, dues à une période transitoire de renouvellement” de certains véhicules clés, notamment le SUV électrique Peugeot e-3008 mais aussi le pickup Ram 1500, a précisé l’entreprise. Mais ce n’est pas tout : cela serait dû également à l’arrêt de plusieurs modèles, tels que :
- la Jeep Cherokee,
- la Jeep Renegade,
- la Dodge Charger,
- et la Dodge Challenger.
À consulter : Ralentissement ou nouveau départ ? Les ventes de voitures électriques
De ce fait, le bénéfice net de Stellantis pour le premier semestre s’élève à 5,6 milliards d’€, soit une baisse de 48 % par rapport au bénéfice record de 10,9 milliards enregistré début 2023.
💡Le saviez-vous ? Cette même année, une grève historique avait paralysé les usines automobiles américaines durant plus d’un mois en raison de revendications salariales. Cette mobilisation avait réduit la rentabilité de Stellantis de 750 millions d’€. Toutefois, cela n’a pas empêché Stellantis de se hisser au 3e rang des constructeurs automobiles les plus profitables à l’échelle mondiale cette année 2023.
En plus de cela, le constructeur en subit les conséquences sur les marchés financiers, étant donné que la majorité de ses investisseurs sont Américains. Résultat : l’action Stellantis a chuté de près de 30% entre le début de l’année et ce 21 août.
Pour pallier cette baisse significative, le groupe projette ainsi de lancer une série de 20 nouveaux modèles d’ici fin 2024, dont plusieurs électriques accessibles à moins de 25 000 euros, comme la Citroën ë-C3 (qui sera visible au Mondial de l’Auto 2024) et la citadine électrique Fiat Grande Panda.
À lire : Nouvelle Fiat Grande Panda : la citadine italienne qui voit grand
Bien que ces nouveaux véhicules aient pesé sur les finances lors du premier semestre, ils devraient stimuler les ventes au cours du second semestre, selon les prévisions du directeur général. Il reste toutefois incertain que cela modifie l’issue prévue pour janvier 2026.
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Des actionnaires et un syndicat mécontent
La fin du mandat de Carlos Tavares chez Stellantis est marquée par des tensions palpables, tant du côté des actionnaires que des syndicats.
D’un côté, plusieurs actionnaires expriment leur mécontentement face à la performance de l’entreprise, en particulier dans un contexte où la concurrence s’intensifie dans le secteur des véhicules électriques.
Ils accusent la direction d’avoir tardé à adopter des stratégies adéquates pour répondre aux défis du marché, ce qui a entraîné une perte de confiance dans la vision à long terme de l’entreprise. Mais ce n’est pas tout : ce 15 août, des investisseurs ont intenté une action en justice contre l’entreprise, l’accusant d’avoir diffusé des “déclarations trompeuses” concernant ses résultats.
💡Bon à savoir : il est important de noter que le leader mondial des véhicules électriques Tesla a lui aussi enregistré une baisse de 45 % de ses profits au 2ème trimestre.
D’autre l’autre, le puissant syndicat United Auto Workers (UAW) ne cache pas son indignation face aux récentes annonces de réduction d’effectifs et de chasse aux coûts. La décision de supprimer 2 450 postes dans l’usine de Warren (Michigan) a particulièrement enflammé les esprits, le syndicat dénonçant une approche qui privilégie les profits au détriment de l’emploi.
De plus, le 16 août, Shawn Fain, président de l’UAW, a fermement critiqué la stratégie de réduction des coûts et de montée en gamme de Carlos Tavares. Cette approche, qui avait permis au directeur général d’atteindre des profits records en 2023, montre maintenant ses limites alors que le pouvoir d’achat des ménages est soumis à des pressions considérables.
Cette situation a également permis à des figures politiques, comme Donald Trump et Kamala Harris, de capitaliser sur ce mécontentement, exacerbant encore davantage les tensions entre l’entreprise et ses partenaires sociaux.
Les 5 voitures électriques phares sorties sous sa direction
Carlos Tavares aura marqué de son empreinte l’industrie automobile. Alors que son mandat à la tête de Stellantis touche à sa fin, il est temps de dresser un bilan de son passage. Parmi les nombreux chantiers qu’il a menés, la transition vers l’électrique occupe une place centrale.
Mais quels sont les modèles électriques qui ont véritablement porté la vision de Tavares ? 5 voitures électriques phares ont marqué cette période, chacune à sa manière, témoignant des ambitions et des défis du groupe Stellantis.
De la citadine compacte à la berline électrique familiale, en passant par le SUV, découvrons ces modèles qui ont marqué l’histoire de l’électrification chez Stellantis.
Peugeot e-208
Lancée en 2019, cette citadine 100% électrique a rapidement conquis le marché européen, devenant un des modèles les plus vendus dans son segment.
À consulter : Top 5 des véhicules électriques les plus vendus en France en 2023
La Peugeot e-208 offre une autonomie de 362 km (cycle WLTP) et une charge rapide DC 10 à 80 % en 30 minutes, la rendant parfaitement adaptée aux besoins quotidiens des citadins tout en répondant aux attentes croissantes en matière de mobilité durable.
💡Le saviez-vous ? La Peugeot e-208 est disponible en 5 finitions : Like, Active, Allure, GT Line, GT (cette dernière exclusivement dédiée à la version électrique).
Son design moderne et ses performances dynamiques en font un choix attractif pour ceux qui souhaitent passer à l’électrique sans compromis sur le plaisir de conduite. Sous Tavares, ce modèle a également symbolisé l’engagement de Stellantis à offrir des véhicules accessibles, tout en préservant une qualité de fabrication et une rentabilité compétitive.
Le refus de produire la Peugeot e-208 en France, au profit de sites en Slovaquie et en Espagne, a suscité des débats sur les choix industriels de Tavares, notamment vis-à-vis des coûts de production et de la compétitivité des usines européennes.
Fiat 500e
Sous la direction de Carlos Tavares, la Fiat 500e est devenue un symbole fort de l’engagement de Stellantis dans la transition vers la mobilité électrique. Lancée en 2020, cette réinvention de la légendaire citadine italienne incarne à la fois l’héritage historique de Fiat et une vision tournée vers l’avenir. Totalement électrique, la 500-e se distingue par son design compact et emblématique, tout en offrant des performances adaptées aux besoins de la mobilité urbaine.
Avec une autonomie allant jusqu’à 331 km, elle combine praticité et style pour répondre à la demande croissante de véhicules propres en Europe. De plus, sa version cabriolet électrique en fait une première mondiale dans le segment.
De plus, grâce à des fonctionnalités technologiques avancées, comme la conduite autonome de niveau 2 et des options de recharge rapide, la Fiat 500-e prouve que l’électrification peut être synonyme d’élégance et de modernité.
En jouant sur la fibre émotionnelle des consommateurs tout en restant compétitive, la Fiat 500-e a permis à Stellantis de s’imposer sur le marché des petites voitures électriques, un segment stratégique pour répondre aux enjeux environnementaux.
Jeep Avenger
Ce modèle a marqué une nouvelle étape pour Jeep, une marque traditionnellement associée aux véhicules tout-terrain robustes, en s’adaptant aux exigences de durabilité et aux attentes des consommateurs.
Lancée en 2023, la Jeep Avenger s’inscrit comme le premier SUV 100% électrique de la marque, alliant les caractéristiques emblématiques de Jeep à une propulsion électrique efficiente (vitesse maximale de 194 km/h).
Dotée d’une autonomie pouvant atteindre 400 km, elle cible principalement le marché européen où les SUV compacts électriques sont en pleine expansion.
En effet, en plaçant l’Avenger au cœur de la stratégie d’électrification, Tavares a su renforcer la réputation de Jeep tout en garantissant une transition douce vers une mobilité plus propre. Ce modèle ne se contente pas d’être un simple véhicule électrique : il préserve également l’esprit d’aventure cher à la marque tout en offrant une solution innovante pour répondre aux défis environnementaux.
Opel Astra-e
L’Opel Astra-e est sans conteste l’une des voitures électriques phares de l’ère Carlos Tavares chez Stellantis. Sous sa direction, Opel a connu une transition majeure vers l’électrification, symbolisée par cette compacte électrique qui conjugue innovation et performance. Lancée avec une autonomie compétitive de 416 km et des caractéristiques modernes, l’Astra-e a su séduire un large public, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises cherchant à réduire leur empreinte carbone.
De plus, avec son design dynamique et ses technologies de pointe, comme son tableau de bord numérique intuitif et ses systèmes d’aide à la conduite avancés, elle incarne l’équilibre parfait entre tradition et modernité.
À noter : Elle est dotée d’une batterie NMC (Nickel Manganèse Cobalt), la même que l’on trouve dans la Peugeot e-308 et la Jeep Avenger.
L’Astra-e fait partie intégrante de la stratégie Stellantis visant à proposer une gamme de véhicules accessibles et durables, répondant aux exigences des nouvelles législations environnementales tout en offrant une expérience de conduite plaisante.
Cet héritage montre la capacité de Carlos Tavares à piloter l’évolution de marques historiques comme Opel vers un futur électrifié, tout en préservant leur ADN unique.
Citroën ë-C4
Pour finir, la Citroën ë-C4 s’est imposée comme un modèle électrique marquant dans la transition énergétique de Stellantis. Lancée en 2020, cette berline électrique incarne l’alliance entre confort, innovation et accessibilité.
Si son autonomie initiale pouvait paraître limitée, la ë-C4 a bénéficié d’une mise à jour en septembre 2023 proposant une batterie plus conséquente et une autonomie pouvant atteindre les 360 km. Ainsi, cette voiture électrique a su répondre aux attentes des conducteurs urbains et périurbains tout en offrant une expérience de conduite fluide et silencieuse, typique des véhicules électriques.
Le design, à la fois audacieux et moderne, reflète l’ADN de Citroën, tandis que les technologies embarquées, comme l’écran tactile 10 pouces et les aides à la conduite, renforcent son attractivité.
À noter : Le conducteur a la possibilité de sélectionner l’un des 3 modes de conduite, qui ajustent la vitesse maximale ainsi que le couple moteur : Eco, Normal et Sport. De plus, le mode « B » offre une intensification du frein moteur, maximisant ainsi la récupération d’énergie durant les phases de freinage et de décélération.
Cet exemple illustre bien la stratégie de diversification de Tavares, qui a su capitaliser sur la notoriété des marques du groupe pour accélérer l’électrification de la gamme, tout en maintenant un équilibre entre innovation et rentabilité.
Conclusion
Le mandat de Carlos Tavares chez Stellantis laissera un héritage complexe. D’un côté, sa gestion rigoureuse a permis à Stellantis de se positionner comme un leader de l’électromobilité avec plusieurs modèles emblématiques. D’un autre, ses critiques sur l’électrique et les difficultés rencontrées en Amérique du Nord soulèvent des questions sur la continuité de cette transition sous la direction de son successeur.
La mission du futur leader de Stellantis sera donc de consolider cet élan électrique tout en relevant les défis des marchés globaux et de l’innovation technologique. Dans ce contexte, la demande pour des solutions de mobilité propres et accessibles ne fait que croître.
C’est justement ici que Beev entre en jeu. Que vous soyez un particulier ou une entreprise, Beev simplifie l’accès aux véhicules électriques et aux bornes de recharge en vous accompagnant dans votre projet. Alors, prêts à franchir le pas vers une mobilité plus durable ? Découvrez comment Beev peut vous aider à embrasser l’avenir de l’électrique dès aujourd’hui.
