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Mise en contexte : la décision de la Commission Européenne sur les voitures électriques chinoises sur le sol européen
Comme évoqué dans notre précédent article, une récente décision de l’Union Européenne a attiré l’attention : l’imposition de nouvelles taxes sur les voitures électriques chinoises. Suite à une enquête d’environ 9 mois, cette nouvelle mesure vise à réguler l’importation de ces véhicules, affectant directement jusqu’à 30 modèles différents.
Cette taxe représente un pivot stratégique dans la politique commerciale européenne, visant à protéger et à stimuler l’industrie automobile locale tout en répondant aux inquiétudes environnementales croissantes. En effet, cette industrie emploie 14,6 millions de travailleurs au sein de l’UE.
Mais cette décision comporte de nombreux défis et impactera de manière significative l’univers de l’industrie automobile eco-friendly, d’autant plus que le prix d’une voiture électrique reste le principal frein à l’adoption de cette dernière.
Avant de plonger dans le vif du sujet et d’explorer la liste des modèles concernés par cette nouvelle taxe, revenons rapidement sur les tenants et les aboutissants de cette décision.
Concurrence déloyale et dumping de la part des constructeurs chinois en Europe
Comme expliqué brièvement ci-dessus, cette mesure drastique fait suite à des accusations de subventions publiques déloyales accordées aux constructeurs automobiles chinois par leur gouvernement.
Pour plus de précisions, la décision de l’Union Européenne repose sur des inquiétudes liées au contrôle de la production des matières premières des batteries et de leurs coûts d’assemblage moins élevés, entraînant ainsi des distorsions sur le marché.
Pour illustrer ces propos, les conclusions des enquêteurs européens indiquent que le gouvernement chinois a largement subventionné son industrie automobile, avec des estimations atteignant environ 215 milliards d’euros, entraînant un préjudice économique significatif pour les constructeurs automobiles de l’Union Européenne.
De plus, cette escalade s’inscrit dans le contexte de tensions commerciales croissantes entre l’Occident et la Chine, accusée également de pratiques anticoncurrentielles dans d’autres secteurs tels que :
- les batteries,
- les éoliennes,
- et les panneaux solaires.
À lire : Les panneaux solaires pour voitures électriques : tout ce qu’il faut savoir
En ciblant spécifiquement les véhicules électriques, l’Europe vise à rétablir l’équité des conditions de concurrence pour ses fabricants locaux, engagés dans des investissements massifs pour la transition énergétique malgré des coûts de production plus élevés.
Les mesures appliquées
Ainsi, depuis ce vendredi 5 juillet, l’Union Européenne applique des droits de douane supplémentaires, appelés « compensateurs », aux véhicules électriques fabriqués dans les usines en Chine, en plus des taxes existantes de 10 %.
À noter que ces taxes sont provisoires, en attendant l’instauration de droits de douane définitifs prévue pour novembre si aucun accord n’est trouvé avec la Chine.
Mais ce n’est pas tout : en effet, pour que ces nouveaux tarifs soient validés, l’approbation unanime des 27 États membres est nécessaire. La proposition sera rejetée si une majorité qualifiée (au moins 15 pays représentant 65 % de la population de l’Union européenne) s’y oppose.
Selon un communiqué de la Commission européenne, les surtaxes imposés sont les suivantes :
Les autres fabricants pourraient subir une majoration moyenne de 21 % s’ils ont coopéré à l’enquête de Commission. Le cas échéant, les constructeurs seront soumis à un taux de 37,6 %. Étant donné que ce ne sont qu’à l’instant T des droits de douanes compensateurs provisoires, les fonds seront déposés sur un compte dédié et ne seront perçus qu’à l’automne si ces taxes deviennent définitives.
À noter : Bruxelles adopte une position moins sévère que les États-Unis, qui ont récemment décidé d’augmenter de 100 % les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, contre 25 % précédemment.
Selon l’institut allemand Kiel, l’application de ces droits supplémentaires pourrait entraîner une diminution de 42 % des importations de véhicules électriques en provenance de Chine. Cependant, cette baisse pourrait être contrebalancée par une augmentation des ventes des fabricants européens et des importations en provenance de pays tiers. Enfin, l’impact prévu sur les prix des voitures électriques en Europe reste modéré, avec une augmentation estimée entre 0,3 % et 0,9 %.
Néanmoins, l’UE, tout en cherchant à ralentir les importations de véhicules électriques chinois sans les bloquer totalement, affirme respecter les normes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La réaction des constructeurs chinois et des européens
Comme énoncé dans le précédent article, Pékin a formulé des menaces de représailles à l’égard de l’UE.
En effet, la Chine a initié mi-juin une enquête antidumping sur les importations de porc européen, faisant suite à une enquête similaire lancée en janvier concernant les eaux-de-vie, notamment le cognac.
Mais ce n’est pas tout : la presse chinoise évoque également :
- les vins,
- les produits laitiers,
- et les véhicules à forte cylindrée.
Parralèlement à ça, plusieurs constructeurs européens sont inquiets quant à cette mesure, tels que Audi, Mercedes, BMW et Volkswagen, étant donné que la Chine représente 40% de leurs ventes mondiales.
A contrario, nous avons le PDG de Renault étant favorable à cette mesure car estime que la concurrence entre les 2 acteurs est déséquilibrée.
Les 30 véhicules électriques soumis à cette taxation supplémentaire
Actuellement, parmi les 110 voitures électriques disponibles à l’achat en France en 2024, une trentaine sont soumises à des droits de douane accrus par l’Union européenne. Néanmoins, l’impact exact sur les prix de vente en concession demeure incertain.
Les véhicules électriques assemblés en Chine soumis à cette douane
En effet, il y a des véhicules de marques internationales fabriqués en Chine qui sont également visés, notamment :
- la BMW iX3,
- la Cupra Tavascan,
- la Dacia Spring,
- la Honda e :Ny1,
- la Lotus Eletre,
- la Lotus Emeya,
- la Mini Cooper SE,
- la Mini Aceman SE,
- la Smart #1,
- la Smart #3,
- la Tesla Model 3.
- et la Volvo EX30.
Les véhicules électriques chinois soumis à cette douane
Ceci étant dit, voici la liste du reste des voitures électriques chinoises qui se verront impactés par ces droits de douane, soit :
- Aiways U5
- Aiways U6
- BYD Atto 3
- BYD Dolphin
- BYD Han
- BYD Seal
- BYD Seal U
- BYD Tang
- MG 4
- MG 5
- MG Marvel R
- MG ZS
- Polestar 2
- Seres 3
- Seres 5
- Skyworth K
- Xpeng G6
- Xpeng G9
Conclusion
La décision de l’Union Européenne de taxer les voitures électriques chinoises marque un tournant dans la course mondiale à l’électromobilité.
Cette mesure protectionniste soulève de nombreuses questions sur l’avenir du marché automobile européen et ses relations commerciales avec la Chine. Va-t-elle permettre aux constructeurs européens de regagner du terrain face à la concurrence chinoise ? Est-ce le bon moyen de soutenir la transition écologique ? Quels seront les impacts concrets pour les consommateurs européens ?
Pour suivre au plus près l’évolution de ce dossier et découvrir son impact sur le marché des voitures électriques, n’hésitez pas à consulter nos prochains articles sur Beev !