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Hausse du prix des carburants, le moment pour l’électrique

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La guerre en Ukraine initiée par les assauts des armées russes le 24 février a laissé l’économie mondiale sous le choc. Sous le joug des menaces d’embargo et de sanctions, le pétrole russe est devenu l’un des enjeux du conflit. La situation n’est pas sans rappeler les crises pétrolières qui se sont succédé depuis 1970.

Pour les conducteurs pris en otage par la hausse des carburants et à la recherche d’alternatives accessibles, la voiture électrique gagne en attractivité. Plus que jamais, la transition énergétique s’affirme comme un levier économique et écologique, mais également comme un vecteur d’autonomie vis-à-vis des pays producteurs d’énergies fossiles.

Table des matières

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Autonomie (WLTP) : 647 km

Accélération (0 à 100 km/h): 7.3 sec

Charge rapide (de 20 à 80%) : 33 min

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Par mois, sans apport pour les professionnels

Autonomie (WLTP) : 300 km

Accélération (0 à 100 km/h): 10 sec

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Nos experts vous répondent avec le sourire

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Les carburants dérivés du pétrole sont de plus en plus coûteux

L’augmentation du coût des énergies fossiles, dont fait partie le pétrole, n’est pas un fait nouveau. En réalité, les cours de l’or noir sont sur des montagnes russes depuis plusieurs décennies, fluctuant au gré des spéculations boursières. Mais force est de constater que la tendance est à la hausse. Il faut dire qu’entre 2000 et 2020, le prix du pétrole brut par baril a pratiquement doublé. 

Dans ce contexte, le conflit opposant la Russie à l’Ukraine ne fait qu’accroître les tensions d’un marché en flux tendu, déjà fortement soumis aux pressions de l’offre et de la demande.

Une augmentation vertigineuse des prix en l’espace de quelques semaines

Au début du mois mars, une mauvaise surprise attendait les conducteurs français venus faire leur plein. Le prix du carburant s’est envolé pour dépasser le seuil record de deux euros le litre, y compris dans les stations-service des centres commerciaux réputées bon marché. 

Quelques jours plus tôt, le prix du baril de Brent de la mer du Nord avait atteint les 110 dollars sur les marchés financiers, une valeur à laquelle les traders n’avaient pas été confrontés depuis 2014. La situation est suffisamment inquiétante pour laisser présager un quatrième choc pétrolier, comparable à celui de 2008.

L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes est pointée du doigt comme étant à l’origine de cette inflation. Et pour cause, les perturbations géopolitiques dans les principaux pays producteurs de pétrole ont une influence directe sur le coût du carburant. Il suffit de se rappeler les flambées provoquées par la guerre de Kippour en 1973 ou, plus récemment, par la seconde guerre du Golfe en 1990.

L’augmentation des prix induite par un conflit armé n’est donc pas une situation inédite. Toutefois, elle surprend par son intensité et sa brutalité. 

Il faut préciser que la Russie est le premier exportateur mondial d’hydrocarbures. Au niveau européen, les importations de pétrole brut provenant de ce pays pèsent 26 %. Autrement dit, plus du quart du pétrole consommé sur le vieux continent est originaire des pipelines russes. 

Provenance du pétrole brut importé en France

En millions de tonnes

Source : Insee

Provenance 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2020 (en %)
Afrique
19,8
20,4
16,2
15,7
17,7
16,2
10,1
30,5
dont
Nigéria
6,1
6,7
5,8
4,8
5,8
5,9
3,2
9,6
Algérie
3,9
4,7
4,5
4,8
5,1
5,7
3,4
10,3
Lybie
3,1
2,1
1,5
3,7
4,7
2,6
0,9
2,7
URSS / ex-URSS
15,1
16,1
17,0
19,6
16,8
14,3
8,7
26,2
dont Russie
5,4
4,7
5,8
8,9
7,6
6,2
2,9
8,7
Moyen-Orient
12,9
14,3
14,0
14,0
12,6
10,2
5,1
15,5
dont Arabie Saoudite
11,1
10,6
8,3
6,2
8,0
7,3
3,9
11,8
Mer du Nord
6,5
5,7
6,6
7,0
4,1
3,7
4,3
13,0
Autres
0,7
1,7
2,3
1,4
2,0
4,3
4,9
14,8
Importations totales
54,9
58,3
56,0
57,8
53,3
48,7
33,2
100,0
dont Opep
30,9
33,2
29,4
28,6
29,3
25,3
14,0
42,2

Note : le pétrole est classé ici en fonction du pays d’où il a été extrait.
Lecture : en 2020, les importations de pétrole brut provenant d’Afrique s’élèvent à 10,1 millions de tonnes.
Champ : y compris condensats et autres produits à distiller et part non-bio des additifs.

Les mesures restrictives déployées par les États-Unis pour dissuader Vladimir Poutine de persister dans son projet d’invasion ont directement visé les importations de pétrole. Si l’Europe se refuse encore à prononcer les mêmes sanctions, elle est directement impactée par cette stratégie en raison de sa forte dépendance au marché russe.

Parallèlement, pour faire face à la perspective de l’embargo américain et anticiper leurs stocks, les pays importateurs ont réorienté leurs sources d’approvisionnement en se tournant vers d’autres acteurs, comme le Moyen-Orient.

Cette cascade de décisions politiques a eu pour effet de redistribuer les cartes de la fourniture de carburant. Si les valeurs du pétrole russe se sont effondrées, les indices des marchés concurrents ont fortement augmenté. 

D’autres facteurs ont contribué à la hausse du coût de l’essence et du gasoil en Europe, comme la fluctuation des indices monétaires. L’affaiblissement de la valeur de l’euro par rapport au dollar a joué également un rôle majeur, puisque le prix de référence est fixé en fonction de la monnaie américaine. 

Malgré le gel des productions pétrolières en Russie, une pénurie n’est pas encore redoutée. Les autres membres de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) ont prévu d’augmenter leur production à 400 000 barils par jour. Mais cette cadence ne suffira probablement pas à pallier le déficit russe. 

D’autant plus que la demande s’est accrue avec la reprise économique faisant suite à la pandémie de Covid. 

Les prix de l’essence augmentent… et les taxes suivent

De nombreux usagers n’ont pas manqué de souligner l’impact des hausses du pétrole sur les taxes prélevées par le gouvernement. En France, comme dans de nombreux pays européens, la fiscalité représente près de la moitié du coût du carburant. La taxation des produits pétroliers est composée de deux parties. La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) relève du droit d’accise. Elle est calculée au prorata du volume. La TVA, quant à elle, est proportionnelle au prix du marché. Toute hausse se répercute donc directement sur le montant perçu par l’État. Difficile, dans ce contexte, d’oublier la mobilisation des « gilets jaunes » provoquée par l’augmentation de la taxe carbone en 2019 !

décomposition prix du carburant

Pour certains, il suffirait au gouvernement de réduire la TVA sur les carburants. Néanmoins, cette mesure ne servirait pas les entreprises et les professionnels déjà exonérés de taxes. Sans compter qu’elle engendrerait un manque à gagner estimé à 500 millions d’euros qui pèserait lourd sur le budget du gouvernement.

Une hausse des prix source d’inquiétude pour les usagers

Il n’en demeure pas moins que l’augmentation du prix de l’essence et du gazole a de multiples conséquences d’un point de vue économique, mais également sociétal. Les difficultés qui émergent en première ligne concernent la mobilité. Selon une enquête publiée par le magazine LSA, 35 % des Français envisagent de limiter ou modifier leurs déplacements dans le cadre de leur travail ou de leurs loisirs.

Une autre inquiétude concerne le pouvoir d’achat, déjà mis à mal par l’inflation et la Covid-19. Certains ménages consacrent 15 % de leur budget mensuel à l’achat de carburant. Mais ce n’est pas tout : à terme, la hausse des prix à la pompe risque d’avoir des effets collatéraux dont l’impact n’est pas encore mesuré. De nombreuses entreprises se verront contraintes de répercuter le surcoût du carburant sur leurs produits et services. En bout de chaîne, c’est le consommateur qui devra absorber ces frais supplémentaires.

Les secteurs du transport, déjà fragilisés par les confinements successifs, sont déjà sévèrement touchés. L’alimentation en carburant est un poste de dépense majeur pour les compagnies aériennes. Beaucoup d’entre elles avaient choisi de réduire leur marge pour maintenir des offres compétitives. Mais il y a fort à parier que l’impact de cette nouvelle hausse sera répercuté sur le prix des billets d’avion.

La situation est également critique pour les transporteurs routiers, puisque le carburant représente près d’un tiers des charges. Pour ces professionnels, il est délicat d’augmenter les tarifs au pied levé, d’autant plus que la facturation doit nécessairement être différée lorsque les contrats sont annuels.

Indépendamment de leur domaine d’activité, les entreprises qui possèdent un parc automobile se voient contraintes de composer avec ses dépenses supplémentaires. Les gestionnaires de flotte auront de plus en plus de mal à rationaliser les coûts… à moins de s’appuyer sur des énergies alternatives et durables.

Enfin, le conflit entre l’Ukraine et la Russie va très certainement accélérer la mutation du secteur automobile, déjà affecté par la pénurie des semi-conducteurs. Faute d’un approvisionnement suffisant, les arrêts de production se multiplient. Certains constructeurs – dont le français Renault – ont d’ores et déjà fermé leurs usines moscovites. Cette nouvelle crise met en exergue la nécessité de repenser des modèles économiques fragiles en concentrant les innovations sur la mobilité durable.

Les mesures du gouvernement : des aides ciblées et temporaires

Pour pallier les conséquences de la hausse du carburant, le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi 11 mars un plan de résilience qui sera effectif en avril prochain. 

Les conducteurs bénéficieront d’une réduction d’un montant de 15 centimes par litre pendant quatre mois, à partir du 1er avril. Tous les carburants issus ou dérivés du pétrole sont concernés. L’affichage des prix à l’entrée des stations-service restera inchangé. La remise sera directement appliquée par les distributeurs au moment du paiement. Ces derniers seront ensuite remboursés par le gouvernement. 

Ce plan de réduction massif représente un manque à gagner de 2 milliards d’euros pour l’État. Il vise à compléter la hausse de l’indemnité kilométrique en vigueur depuis le 25 janvier 2022. Pour rappel, le barème avait été relevé de 10 % fin janvier pour les professionnels amenés à prendre la route dans l’exercice de leurs fonctions. Pour en bénéficier, il suffit de renseigner le champ des frais réels déductibles dans sa déclaration de revenus.

Bien qu’ils aient été accueillis avec soulagement par les conducteurs, les efforts financiers du gouvernement ne pourront que pallier temporairement une crise énergétique de grande ampleur, qui met en lumière une forte dépendance aux combustibles produits au-delà des frontières européennes. 

L’urgence semble donc de multiplier les investissements en vue de compenser la volatilité des énergies fossiles. La production locale des énergies renouvelables, vecteurs de croissance verte, s’inscrit parfaitement dans cette démarche.

La voiture électrique : entre autonomie et économies

Dans le contexte d’une nouvelle crise pétrolière, la motorisation électrique apparaît comme la grande gagnante. Au-delà des économies procurées à l’échelle individuelle, elle peut offrir une certaine indépendance puisqu’elle repose sur une énergie plus « verte » et produite localement.

Au regard des véhicules 100 % thermiques, les bénéfices pour les usagers sont nombreux.

En moyenne, les conducteurs de voitures électriques peuvent diviser par trois le budget alloué au carburant. Le coût moyen d’un plein n’excède pas 10 euros, contre près de 40 euros pour un véhicule thermique. Il faut bien sûr ajouter le prix de l’abonnement à un fournisseur d’électricité, mais celui-ci n’a qu’une faible incidence sur le montant total de la facture.

La voiture électrique est également moins chère à l’usage, car les dépenses liées à l’entretien sont réduites. Les conducteurs peuvent notamment économiser sur les frais de vidange ou de remplacement des filtres à carburant.

La fiscalité de l’énergie électrique est beaucoup plus avantageuse. La CSPE (contribution au service public de l’électricité) n’excède pas 25 % des dépenses (hors TVA), alors que les taxes sur le pétrole atteignent presque 60 % du prix final pour l’usager.

Pour recharger un véhicule électrique ou une flotte « verte », il est néanmoins nécessaire de déployer une ou plusieurs bornes de recharge

Des crédits d’impôt ont justement été mis en œuvre pour faciliter le déploiement de ces équipements. Le dispositif MaPrimeRénov’ couvre la prise en charge de l’achat et de l’installation d’une borne électrique dans une maison individuelle, allant jusqu’à 75 % du montant les dépenses. Les travaux doivent être effectués entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023. L’aide est plafonnée à 300 euros par foyer, sans aucune condition de ressources. Elle est ouverte à tous les résidents fiscaux français, qu’ils soient propriétaires de leur logement, locataires ou hébergés à titre gratuit.

Le dispositif ADVENIR permet de bénéficier d’une aide financière dans le cadre de la pose de bornes de recharge dans un logement en copropriété. Tout propriétaire peut effectuer une demande de subvention individuelle, sous la forme d’une prise en charge des travaux à hauteur de 20 % (plafonnée à 600 euros par point de recharge sans bonus) et d’une TVA  à 5,5 %. La seule condition est de disposer d’une place de parking ou d’un garage à usage privatif. 

Pour les entreprises, le barème est compris entre 20 % et 50 % en fonction de l’usage des parkings (privés ou publics). Le plafond maximal des aides dans le cadre de l’installation de bornes sur un parking dépendra de la puissance de la borne.

Point d’orgue de nouvelles tensions entre la Russie et le monde occidental, la guerre en Ukraine soulève de nombreuses questions autour de la dépendance énergétique et de la volatilité des marchés du pétrole. Mais ce conflit de grande ampleur dévoile aussi l’opportunité d’accélérer une transition énergétique amorcée tardivement et dont la nécessité ne fait aujourd’hui plus aucun doute.

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Anaëlle Babled

À travers la rédaction d'articles, j'aspire à accompagner les particuliers et les professionnels dans leur passage à l'électrique et promouvoir ainsi le développement de la mobilité douce.

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